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De la recherche fondamentale
à la mise sur le marché

Il faut entre 10 et 15 ans pour enchainer toutes les étapes nécessaires à la mise en place un nouveau médicament.

Pour les patients en attente d’innovation thérapeutique ce délai semble inacceptable. Pourtant la prudence et le recul sont nécessaires pour s’assurer de l’efficacité d’un nouveau traitement et garantir la sécurité sanitaire des patients. Et d’ailleurs, les échecs durant ce long parcours sont nombreux : sur 10.000 molécules candidates une seule accédera au statut de médicament.

De la recherche fondamentale à la mise sur le marché
Les essais cliniques

Suite à des essais réalisés en laboratoire puis sur l’animal, les essais cliniques portant sur un nouveau médicament ou sur l’extension d’indication d’un médicament existant visent à vérifier ses qualités thérapeutiques (efficacité / tolérance) et à établir certaines données (principes de l’absorption, modalités, posologie,….).

Selon sa phase de déroulement, l’essai clinique peut se faire chez le volontaire malade ou le volontaire sain.

L’essai démarre à la demande du promoteur (laboratoire qui a initié la recherche sur la molécule : laboratoire pharmaceutique, institut de recherche public ou privé…) et est mené par le ou les investigateurs (médecins experts de la pathologie). Il fait l’objet d’un protocole qui fixe la méthode, le suivi, l’effectif et le profil des participants, la durée.

Pour débuter, l’essai doit avoir obtenu :

– un avis favorable du Comité de Protection des Personnes (C.P.P.) qui prend en
compte la protection des participants (recrutement, information, délai de
réflexion,..), la pertinence de l’essai et de la méthode
– une autorisation de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits
de santé (ANSM).

Les essais cliniques sont menés par des équipes hospitalières, ils se déroulent en 3 phases successives.

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Comment participer ?

Les patients qui entrent dans des protocoles d’essais sont volontaires, informés en détail des conditions de l’essai et des risques potentiels. Ils sont sélectionnés par les médecins investigateurs en fonction des critères définis dans le protocole par le promoteur de l’essai et en concertation avec eux. Ils Ils signent une charte manifestant leur pleine conscience des conditions de l’essai et leur acceptation de participation. Ils s’engagent à suivre les prescriptions du traitement et l’ensemble des consultations et examens d’évaluation.
L’Association peut être sollicitée pour la rédaction de cette charte.

Les patients ayant connaissance d’un nouvel essai et du recrutement en cours et souhaitant participer doivent se rapprocher de l’expert qui les suit.

De la recherche fondamentale à la mise sur le marché
Accès aux traitements

Une fois le rapport sur les essais cliniques publié démarre la phase administrative qui permettra la mise à disposition du traitement à l’ensemble des patients concernés et son remboursement.

Cette phase qui est initiée sur demande du laboratoire pharmaceutique fabricant, est encadrée par une forte réglementation qui aboutit à l‘Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) : étape préalable indispensable à l’inscription sur la liste des spécialités remboursées.

En Europe, l’instruction de l’AMM est réalisée par l’EMA (European Medecine Agency implantée à Amsterdam) sur la base de procédures intra-communautaires d’une évaluation bénéfice/risque
(analyse du rapport des essais) par rapport aux traitements déjà existants (s’il en existe).

L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) qui participe à l’évaluation de l’EMA comme rapporteur pour la France va ensuite préciser les conditions de délivrance en France.

L’AMM est accordée au laboratoire pharmaceutique titulaire des droits d’exploitation du médicament.
Elle comporte la notice d’utilisation et fixe notamment :
– Les indications thérapeutiques : pathologie, profil des patients
– Le détail des effets indésirables connus
– La prescription (qui peut être limitée à certains médecins)

Une fois l’AMM obtenue, le dossier est repris par les autorités de santé nationales.

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Accès précoce

Après la publication des résultats d’essais, le déroulement de l’ensemble des procédures d’accès au marché et de remboursement prend plusieurs mois (24 mois minimum).
Pendant cette période, pour les maladies graves ou rares, la France est un des rares pays qui bénéficie de procédures d’accès précoce.
Ces procédures sont gérées par l’ANSM.

Autorisation Temporaire d’Utilisation (ATU)

– ATU dite nominative (ATUn) pour un patient nommément désigné : elle est délivrée à la demande et sous la responsabilité du médecin prescripteur
– ATU dite de cohorte (ATUc) pour un groupe ou sous-groupe de patients répondant à certains critères : elle est délivrée à la demande du laboratoire pharmaceutique qui a déposé ou s’est engagé à déposer une demande d’AMM dans un délai rapide.

Recommandation Temporaire d’Utilisation (RTU)

Si le médicament dispose déjà d’une AMM pour une autre indication, il peut également faire l’objet d’une Recommandation Temporaire d’Utilisation (RTU).
La RTU permet d’étendre l’indication du médicament de façon temporaire dans des conditions spécifiques (prescripteur, profil de patients…)
L’instruction de cette recommandation est réalisée sur demande du laboratoire pharmaceutique, ou de médecins ou d’associations de patients.