Suite à des essais réalisés en laboratoire puis sur l’animal, les essais cliniques portant sur un nouveau médicament ou sur l’extension d’indication d’un médicament existant visent à vérifier ses qualités thérapeutiques (efficacité / tolérance) et à établir certaines données (principes de l’absorption, modalités, posologie,….).
Selon sa phase de déroulement, l’essai clinique peut se faire chez le volontaire malade ou le volontaire sain.
L’essai démarre à la demande du promoteur (laboratoire qui a initié la recherche sur la molécule : laboratoire pharmaceutique, institut de recherche public ou privé…) et est mené par le ou les investigateurs (médecins experts de la pathologie). Il fait l’objet d’un protocole qui fixe la méthode, le suivi, l’effectif et le profil des participants, la durée.
Pour débuter, l’essai doit avoir obtenu :
– un avis favorable du Comité de Protection des Personnes (C.P.P.) qui prend en
compte la protection des participants (recrutement, information, délai de
réflexion,..), la pertinence de l’essai et de la méthode
– une autorisation de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits
de santé (ANSM).
Les essais cliniques sont menés par des équipes hospitalières, ils se déroulent en 3 phases successives.
Lire plus
LA PHASE I
A ce stade, les essais sont menés principalement sur un nombre limité de sujets sains, sous strict contrôle médical. Ces volontaires peuvent être indemnisés. La molécule est testée sur une courte période. L’objectif est d’évaluer la sécurité d’emploi du produit, son devenir dans l’organisme, son seuil de tolérance ainsi que les effets indésirables.
A l’issue de la phase I les investigateurs auront une idée précise de la dose minimale active ; des paramètres pharmacocinétiques et de l’acceptabilité du produit.
LA PHASE II
Les essais sont de courte durée et sont réalisés sur un petit nombre de patients. Leur objectif est de tester l’efficacité du produit et de déterminer la dose optimale (posologie). Ces études sont parfois comparatives (dans ce cas, l’un des 2 groupes de patients reçoit la molécule tandis que l’autre reçoit un placebo)
LA PHASE III
Menés sur de plus larges populations de patients, les essais permettent de comparer l’efficacité thérapeutique de la molécule au traitement de référence (lorsque celui-ci existe) ou bien à un placebo (lorsque aucune thérapie n’existe). Ces essais sont très souvent multicentriques (menés dans de nombreux centres d’études). Généralement, ni le patient, ni l’équipe médicale ne savent quel traitement reçoit chacun des malades (essai en double aveugle) : cela permet d’écarter tout préjugé ou jugement faussé de l’une ou l’autre partie sur son efficacité ou ses effets indésirables. Cette phase permet d’établir le profil bénéfice/risque du médicament.
Si les résultats des essais de phase III sont probants, une procédure d’autorisation de mise sur le marché peut être démarrée.
LA PHASE IV
Les essais ne s’achèvent pas avec l’autorisation de mise sur le marché, mais se poursuivent tout au long de sa commercialisation. Des essais dits de Phase IV, sont réalisés dans les conditions de la prise en charge habituelle. Ces essais ont pour objectifs de repérer d’éventuels effets indésirables rares non détectés durant les phases précédentes (pharmacovigilance) et de préciser les conditions d’utilisation pour certains groupes de patients à risques. Cette phase permet d’analyser les interactions médicamenteuses et favorise la mise au point de nouvelles formes d’absorption ainsi que des extensions d’indications thérapeutiques.